Heum. Prophète dans temple. Gardes courrir Eyrie. Ouais.

Le prophète était dans son temple à faire ses trucs de prophète. C’était fichtrement ennuyant, mais il n’avait pas le choix : c’était lui, le responsable de la place. Les autres asmirs, eux, vont satisfaire leurs besoins de pécher… Et lui ? Bah, il reste dans le temple à contempler les murs, à élever ses mouettes et à faire pousser ses arbres. Une chance, toutefois, qu’il s’amusait à faire des cercueils, parce que sans cette passion, il ne s’amuserait pas du tout. Alors voilà. Osfrey faisait ses trucs de prophète, et il en profita pour prier Theliann pour que quelque chose se passe de captivant. Que le plafond défonce, par exemple… Ou qu’un chat vienne lui voler une mouette. N’importe… Mais quelque chose ! Pitié, Theliann !!!

Il espérait même que quelqu'un meurt pour pouvoir vendre un cercueil. Mais malheur! Tous les habitants de ce villages se portent trop bien, ces temps-ci. Aucune cérémonie à faire! Aucun cercueil en commande. Il avait même commencé à faire de l'inventaire et il y en avait juste trop de stockés dans l'arrière cour de son temple. Il songea à re-peinturé le temple actuellement blanchâtre en orange, question d'attirer un peu l'attention.

La journée avait bien commencée. Flâner un peu dans les rues, voler quelques bourses, décidément, la vie dans la grande-ville était trop facile. Il suffisait de marcher, d’être subtile, de remarcher et d’être encore plus subtile. Mais attendez ! Ce n’était pas siii facile, il fallait bien choisir ses victimes. Celles qui étaient riche, mais pas trop. De l’argent, mais pas trop de trouble. Pourquoi fallait-il de l’argent déjà ? Ah oui, il y a des choses qui sont involable. N’allez pas me dire l’amour, l’amitié, un sourire, la vie, la santé, c’est des conneries. Une mort, et tout est volé. Envolé, volé, même chose.


Donc, elle avait besoin de liquide pour quelques… affaires… Disons cela comme ça. Elle avait mal choisie sa victime, disons cela comme ça. Un riche commerçant sûrement. Un riche commerçant qui avait des gardes du corps dissimulés parmi la foule, et bien alerte, disons cela comme ça. Alors, elle s’était fait prendre en chasse par quelques macaques baraqués. Un macaque en chasse attire les autres macaques, c’est une loi universelle. Donc, les rangs de ses poursuivant grossirent au fur et à mesure qu’elle zigzagait dans les rues et ruelles. De deux, ils se retrouvèrent à plus d’une dizaine. Tous ces macaques pour une simple bandite ? Bon, Eyrie était bien des choses, mais pas une simple bandite. Elle s’en était pris au plus grands, du temps de la bande et à beaucoup de petits qui devinrent grands par la suite. Plus difficilement certes, ayant une marge de liquidité ayant soudainement baissée, mais même si aucun ne se souvenait d’elle grâce à son pouvoir, elle devait faire attention. N’empêches, les macaques n’ont rien de mieux à faire aujourd’hui ? Pfeuh….

Elle avait fait attention !! Mais pas assez. Alors, voyons si les macaques savent grimper aux toits. Une des activités préférées de notre brigande était la course sur les toits. Sauter d’une tuile à l’autre, d’une maison à l’autre, c’était des plus amusants. Semer des macaques aussi, ca l’amusait grandement. Le problème aujourd’hui était que ces macaques avait une fascination pour son postérieur, ils ne le lâchaient pas d’une semelle. Nullement essoufflée, elle continuait de courir en se demandant quand et où s’arrêter.

Elle n’eut pas l’occasion de se le demander plus longtemps… Un macaque lui fit manquer son saut, et elle atterrit plus lourdement que prévue sur le toit en contrebas. Un toit en bien mauvais état, qui céda sous son poids, pourtant bien raisonnable. Elle tomba, tomba, chuta, puis atterrit droit dans les bras d’un quelconque être qui parut surpris de se retrouver avec une jolie jeune fille dans les bras. Bon, eh bien Eyrie venait de se trouver un autre protecteur ! En fait non, un simple bouclier contre les macaques qui ne tarderaient pas à sauter dans le trou qu’elle avait causé. Elle n’avait aucune idée d’où elle se trouvait, seulement que des bras entourait son corps.

Ok, assez de contact physique, c’est fichtrement désagréable. Elle se dégagea mais se réfugia dans le dos de son « sauveur » en lui murmurant dans l’oreille d’une voix de demoiselle en détresse « S’il vous plaît messire, j’ai besoin de votre aide ! Je ne sais pas où me réfugier, pourriez-vous m’aider ? »

En général ce petit truc de demoiselle en détresse marchait, ca flattait l’ego et la vanité des mâles.

Alors qu'il implorait sa déesse, les bras tendu vers son autel, un bruit sourd se fit entendre, des morceaux de toit tomba devant son nez et hop ! Une jolie demoiselle chuta droit dans ses bras.

*Wouaw… Theliann… Je devrais vous implorer ce genre de chose plus souvent…*

Croyant qu’elle était un présent de sa déesse, Osfrey se prépara à l’emmener au lit… jusqu’à ce qu’elle se dégagea et demanda… de l’aide ? … un endroit où se réfugier ? Nah mais… elle n’était pas là pour des nananes, dîtes-moi ?! Bon. Réanalyse des évènements : fille chuter du toit, voix au loin, bruits de pas, air douteusement piteux, manipulation typiquement féminine, bourse trop jolie versus accoutrement. Résultat : Elle jouait de la comédie et pratiquait pour un cirque =D ! Non non… Elle était venue pour mendier des cercueils ?! Non plus… Elle admirait son corps et voulait sentir son odeur ?! TOUCHÉ ! XD

Mais Osfrey n’était pas fou ! Elle lui avait demandé un refuge… alors pourquoi pas ?! Il fit volte-face et empoigna la jeune fille par les épaules pour ensuite la lever à 2 centimètres du sol et la mener vers l’autel de sa déesse. Il la força ensuite à se pencher pour entrer sous la grande table garnie de fruits… morts ? en tenant un pan de la nappe pour lui faciliter la tâche. Une fois la pauvre petite coincée sous la table, il lui sourit de toutes ses dents et lui montra son pouce pointé vers le ciel. Il referma ensuite la nappe sur elle et se mit à rigoler.

C’est à ce moment que des hommes entrèrent en trombe dans le temple, l’air de chercher quelqu’un.

« Bonjour, messieurs. Ici le prête du temple de la mort, comment puis-je vous aider ? » demanda le prophète, son big smile toujours épinglé au visage.

« Nous recherchons une jeune voleuse. Elle a les cheveux noirs longs attachés. Elle doit avoir environ 25 ans et porte des vêtements sombres. Nous l’avons poursuivis jusqu’à ce qu’elle tombe de votre toit. Notre maître réclame sa bourse… l’avez-vous vu, cette petite garce ?» lui dit l’un des inconnus.

« Ha… Alors c’est une petite voleuse ? … » marmonna rêveusement notre adorable prêtre.

« Vous l’avez vu, alors, monsieur ? »

« Oui, bien sûr. Elle se trouve sous cette table. »

Osfrey prit un air sérieux et pointa une table à l’autre bout de la salle. Lorsque les hommes soulevèrent la nappe pour y trouver un cercueil, Osfrey était plié en deux et riait comme un fou. Les hommes avaient les yeux écarquillés et ne comprenaient que dalle à cette situation ridicule. Ils tentèrent même de sortir le cercueil, regarder à l’intérieur et ne rien y trouver. Ils se jetèrent alors des regards pleins de points d’interrogation. C’était débilement marrant.

« Bon, messieurs, pardonnez ma mauvaise blague. » souffla Osfrey en tentant de reprendre son calme. « Elle est partie par là, en fait, avant que vous arriviez. » dit-il en pointant la porte par laquelle les hommes étaient entrés. « Elle avait l’air pressée, alors je ne l’ai pas dérangé dans sa fuite. »

Les hommes jetèrent tous un regard vers celui qui avait parlé à l’elfe-asmir et celui-ci fit un signe de tête aux autres de continuer les recherches à l’extérieur. Osfrey l’entendit chuchoter : « Il nous prend pour des idiots. Laissons-le délirer tout seul. Il faut retrouver la garce.»

« Ha et… lorsque vous retrouverez la bourse, vous pouvez revenir réparer mon toit ?! » lança le prophète aux hommes qui avaient déjà franchi le pas de la porte.

Ils ne daignèrent même pas se retourner,et l’un d’eux fit même un mouvement de spirale avec son index à trois centimètres sur le côté de sa tête. Et ils disparurent du champs de vision d'Osfrey.

« Non mais ils m’ont cru ! » pouffa le prêtre en tapant sur l’autel de sa main droite. « Si seulement ces hommes étaient compétents, ils vous auraient attrapé. Hahaha ! Mais ce sont des idiots ! Hahaha ! »

Pas, mais pas du tout ce à quoi Eyrie s’attendait. Que faire ? Il la soulève et sans un mot, il la pousse en dessous d’une table ou elle se cogne la tête. Retenant un juron, elle se roula en boule en se demandant ce qui allait se passer par la suite. Le lit du gars ? Un frisson parcourut Eyrie. À voir ce personnage, il était clair qu’il était un genre de pervers étrange à tendances doublement étranges. Elle eut un sursaut en voyant quelque chose à plume bouger à coté d’elle. Que….QUOI ? Eh ben…. Une mouette. Une mouette bien dodue se frayait un chemin en dessous de la table pour aller dire un petit coucou à la bandite. Elle ouvrait son bec, et alors qu’elle prenait une inspiration pour pousser un cri de mouette Eyrie n’eut aucune hésitation. D’un geste rapide et précis, elle lui cassa le cou.
Elle eu un petit *couac* agonisant mais heureusement, personne ne l’entendit. Maintenant seule sous la table avec un corps flasque de mouette morte, elle se demandait bien à quoi allait ressembler la suite.

Oh PUTAIN ils sont là. Mais quoi ?? Il leurs disait où elle était !! Sous la table, là. Merde de merde… Eyrie se ramassa sur elle-même, prête à bondir comme un serpent lorsqu’ils soulèveraient la nappe. Un instant passe, puis un autre, puis un troisième. Bref, quelques instants passèrent. Aucun coin de nappe ne se souleva, aucune course effrénée vers sa liberté n’eut lieu. Ah tien, il devait y avoir d’autres tables. Il faut dire que le temps lui avait manqué pour faire la topographie des lieux. Mais maintenant, elle savait où elle était. Le temple de la mort.

Un temple… Ahlàlà. Jamais rien à voler dans les temples. Des reliques ? Mouais, là c’est clair qu’elle se fait prendre et qu’elle encourt la *fureur divine*. Pour autant que les dieux existent en tout cas. Mais elle avait fait assez de cadeau d’âme à la déesse de la mort, peut-être qu’elle la laisserait repartir avec quelques trucs dorés… Enfin, faut pas trop espérer quand même.

Ca doit être marrant de l’autre coté de la nappe, elle entendit son sauveur rire comme un con. Les gardes s’en vont, dans une direction que le prêtre leur a indiquée. Tant mieux, elle allait être tranquille grâce à lui. Mais elle était dans ses dettes. Alors que monsieur le prêtre parlait, elle sortait tranquillement en rampent sous la table, mais buta contre les jambes du prêtre qui se tenait juste à coté de l’autel. Contournant alors les grandes jambes de son sauveur, elle put se remettre debout. Hésitant à lui parler du cadavre de la mouette, elle prit simplement le cadavre par une patte et le déposa à coté des fruits morts.

« Ouais ben… J’espère qu’elle n’avait pas une importance sentimentale cette mouette. Elle allait crier alors je l’ai fait taire. Mais merci pour m’avoir caché ! »

Elle fit un sourire timide, faux bien sûr mais elle l’avait pratiqué longtemps alors tout le monde n’y voyait que du feu.

« Et désolée pour le toit, mais il avait besoin d’être changé si mon poids l’a défoncé. J’espère que je ne vous ai pas dérangé dans quoique ce soit d’important ? »

(Désolé du retard, chix.)


Alors qu’Eyrie s’évadait de sa cachette provisoire, Osfrey se fit plaisir et planta ses jambes devant l’autel, de façon à ce que la petite soit forcée à les frôler pour se remettre debout. Il se demanda à nouveau s’il devait l’emmener dans son lit, mais avant qu’une décision malsaine ne germe dans son esprit, la voleuse lui montra Dodette morte. Ça alors, en plus d’être une voleuse, la petite était une meurtrière ! Mais elle commençait vraiment à lui plaire, celle-là !

« Nom de Theliann ! Mais vous avez tué Dodette ! » s’indigna-t-il devant le corps inerte de la bête à plume.

« Vous me demandez ce que je faisais ? Mais je préparais une prière à ma déesse ! Dodette jouait un rôle crucial, lors de cette prière : Elle devait servir de sacrifice vivant à Theliann, ce soir… Mais maintenant qu’elle est morte, et qu’en plus, le toit du temple est détruit. Que dois-je faire pour apaiser la colère de ma divinité ? »

Un sourire malicieux assombrit son visage… mais éclaira ses yeux rouges.

« Je pourrai peut-être vous prendre… vous ? »

Il s’imagina attacher Eyrie sur l’autel. Hum… C’était une sacrée bonne idée !

Elle eut un mouvement de recul en entendant ce prêtre décidément fou lui parler de faire d’elle le sacrifice à Theliann.

« HEU ?? Si par sacrifice vous impliquez ma mort, je ne pense pas que ce soit la meilleure idée, et si c’est un truc de virginité, il est un peu trop tard désolée. »

Elle n’allait quand même pas se faire attacher sur un hôtel à se faire… par un prêtre !! Et tout ca pour quoi ? Pour rien, totalement. Elle savait bien que ce… truc vivant et parlant lui avait sauvé la vie en la cachant mais quand même, la reconnaissance à des limites dans la vie !! Et dans la sienne surtout. Elle était à deux doigt de simplement partir, peu importe les conséquences.

Elle avait toujours la bourse dans sa ceinture, et elle n’en avait même pas vérifié le contenu encore. En fait, elle doutait un peu du fait qu’elle puisse partir sans conséquence, après tout, il était quand même un prêtre. Pas un prêtre de dieu étrange et inexistant, de la Grande Theliann. La déesse de la mort ! Cette déesse en particulier devait bien connaître Eyrie et malgré le fait que notre petite bandite lui ait envoyé pas mal d’âmes, Elle ne devait pas voir d’un bon œil qu’elle tue son sacrifice après avoir défoncé le toit de son temple. Il fallait peut-être une petite consolation ?

Ah putain mais qu’est-ce qu’elle se faisait chier en ce moment. Tout ce qu’elle voulait c’était partir au plus vite et oublier ce prêtre un peu trop étrange. Elle ouvrit la bourse, dispersa son contenu sur une table et voyant un peigne assez joli, elle le présenta au prêtre.

« Bon, voilà pour le toit, tu peux en retirer un bon prix. »

À présent, rien ne la retenait dans ce temple. Enfin, selon elle.